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Les fils d’Israël dans leur longue marche au désert, ont fait l’expérience de la providence divine à travers la manne. Le mot vient de l’hébreu « man hu » qui signifie « qu’est-ceque c’est ? ». En fait, cette nourriture leur était inconnue, étrange et ils se posaient cette question. En leur montrant son soutien dans les épreuves qu’ils enduraient au désert, Dieu invitait le peuple qu’il s’était constitué à rechercher le pain de sa parole dont Jésus est l’incarnation. Cette manne que nos pères ont consommée pendant la marche au désert était donc une préfiguration de la manne véritable à laquelle nous avons accès, nous chrétiens dans la célébration de l’eucharistie. La fête du Saint-Sacrement fut instaurée le 11 Aout 1264, par la bulle Transitus du pape Urbain IV, suite au miracle de Bolsena où une hostie se changea en chair saignante en 1263. Jusque-là il n’y avait ni office, ni exposition du Saint-Sacrement. On conservait seulement la sainte réserve pour les mourants et les malades. Après la fête a été célébrée dans plusieurs diocèses européens. Puis, la fête du Saint-Sacrement est devenue une fête de l’Église universelle. Encore appelée la fête du Corpus Christi ou Fête-Dieu, le premier formulaire d’une messe en l’honneur du Saint-Sacrement a été composé en 1246 dans le diocèse de Liège. Puis elle est devenue très populaire, très célèbre en Espagne et dans le reste des églises particulières. En portant le Corps du Christ en procession dans les villages, quartiers et rues de nos villes, l’Église exprime sa dévotion au don de Dieu par excellence pour l’humanité et nous invite à être chacun à son niveau, un signe réel et vivant de la présence de Dieu. Parcours historique et évolution de la dévotion. La reconnaissance de la présence réelle du Christ dans le pain consacré remonte aux origines de l’Église donnant ainsi lieu à la réserve eucharistique. En effet, l’eucharistie était célébrée dans les domiciles particuliers. Lorsqu’un membre était absent, on réservait sa part de communion et on chargeait un frère de la communauté pour aller la lui donner. Ces frères apportaient cette communion aux malades. Ceci leur permettait de participer à la liturgie de la communauté. La pratique de la réserve eucharistique se répand dans les monastères dès le premier Concile de Nicée. Au moyen-âge la naissance du débat théologique au XIe siècle a favorisé le développement de la dévotion au Saint-Sacrement, faisant suite à l’hérésie de Bérenger de Tours qui niait catégoriquement la sainte présence du Christ dans l’eucharistie. À partir de Grégoire VII, les papes rendront plus explicite la doctrine de la transsubstantiation. Le Concile de Trente réaffirme solennellement la doctrine de la présence sous chacune des deux espèces et cela, en réaction aux doctrines protestantes sur l’eucharistie. Depuis la fin du 19e siècle, les congrès eucharistiques donnent l’occasion aux chrétiens de rendre témoignage de la foi en la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. Ces rassemblements proposent un renforcement de la catéchèse sur le thème de l’eucharistie et de la présence réelle du Christ dans l’hostie consacrée. Description de la procession de la Fête-Dieu Pendant la procession de la Fête-Dieu, le prêtre portait l’eucharistie au milieu des rues et des places richement pavoisées de draperies et de guirlandes. On abritait le Saint-sacrement sous un dais somptueux porté par quatre notables. On faisait aussi une station à un reposoir, sorte d’autel couvert de fleurs. L’officiant encensait l’eucharistie et bénissait le peuple. On marchait sur un tapis de pétales de rose que des enfants jettent sur le chemin du Saint-Sacrement. Cela constituait un vrai spectacle. Aujourd’hui encore, la procession se fait et chaque paroisse pavoise le reposoir selon ses richesses florales et même ses sensibilités florales. On peut donc assister à un véritable mélange de couleurs les unes plus significatives que les autres. L’essentiel est de mettre en avant la présence du Christ qui vient à la rencontre de ses ouailles. Avec le Corps du Christ, deux autres éléments sont nécessaires pour la procession du Saint-Sacrement. L’ostensoir L’ostensoir est un objet liturgique destiné à contenir l’hostie consacrée, à l’exposer à l’adoration des fidèles et à les bénir. Un prêtre portait l’eucharistie dans l’ostensoir sous un dais souvent tenu par quatre personnes.